CFS:2003/INF/7


COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE

Vingt-neuvième session

Rome, 12-16 mai 2003

RAPPORT SUR L’ÉTAT D’AVANCEMENT DES SICIAV

Table des matières



I. INTRODUCTION

1. Le présent document est le quatrième rapport intérimaire annuel sur l’état d’avancement des Systèmes d’information et de cartographie sur l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV) depuis que ces rapports ont été demandés par le Comité de la sécurité alimentaire mondiale à sa vingt-cinquième session, en 1999. Nous indiquerons les faits nouveaux qui ont eu une incidence sur l’orientation des activités relatives aux SICIAV. La lecture de ce rapport devrait être associée à celle du document CFS: 2003/Inf.11 intitulé «Note d’information sur la situation relative aux SICIAV à l’échelon national».

II. ÉLABORATION DE SICIAV NATIONAUX

2. Le Secrétariat du Groupe de travail interinstitutions sur les SICIAV (GTI) et les organisations membres du GTI continuent de fournir un appui important aux activités nationales dans les domaines de l’évaluation de l’état des systèmes nationaux d’information et du renforcement des capacités institutionnelles. L’objectif est de permettre aux programmes nationaux et internationaux de protection sociale et de développement d’apporter une aide efficace aux groupes vulnérables touchés par l’insécurité alimentaire. Nous signalerons les faits nouveaux survenus depuis le dernier rapport intérimaire.

A. PROGRÈS RÉALISÉS DANS LES TRAVAUX NORMATIFS VISANT À APPUYER LES SICIAV NATIONAUX

3. Depuis le lancement du programme SICIAV en 1997, la FAO a régulièrement consacré une part importante des ressources du programme ordinaire et des fonds fiduciaires aux recherches sur les meilleures pratiques, en vue de l’élaboration de systèmes d’information et de cartographie qui permettent d’optimiser les activités menées dans les domaines du développement durable et de la lutte contre la faim et la pauvreté. Au cours de l’année écoulée, cet engagement s’est concrétisé comme suit:

4. Dans le prolongement des activités signalées dans le rapport de l’an dernier, l’UNICEF a poursuivi la mise en place du programme ChildInfo, actuellement plus avancée en Afrique de l’Est, en Afrique australe et en Asie du Sud. Toutes les autres régions – à l’exception de la CEE/CEI – ont commencé la mise en œuvre du programme, lequel se trouve actuellement à des stades divers de développement et d’utilisation dans environ 80 pays. Plus de 40 pays ont créé une base de données ChildInfo. Certains d’entre eux utilisent des versions spécifiquement adaptées à leurs besoins, comme Devinfo (Inde), Infolac (Brésil) et Beninfo (Bénin). Les gouvernements collaborent souvent avec les institutions des Nations Unies et les données recueillies pour ChildInfo sont utilisées pour le suivi des Objectifs de développement pour le Millénaire et des indicateurs d’objectifs de WFFC. ChildInfo est une ressource de plus en plus utilisée pour les bilans communs de pays des Nations Unies.

5. La Banque mondiale, qui préside actuellement le GTI-SICIAV (fonction qui a été assurée précédemment par l’UNICEF pendant six mois) ainsi que le Comité directeur chargé de l’évaluation externe des SICIAV (voir paragraphe 24), souhaite renforcer les liens entre le Secrétariat du SICIAV, les membres exécutifs du GTI-SICIAV et la FAO, en sa qualité d’hôte du Secrétariat du SICIAV.

6. En 2003, la Banque mondiale contribuera à la réalisation du projet SICIAV en finançant un séminaire intitulé «Workshop on Global Poverty Mapping: Strategies for Moving Forward», qui comportera un débat sur les avantages et les faiblesses des principales conceptions actuelles en matière de cartographie de la pauvreté au niveau national ainsi que des discussions, par petits groupes, sur les méthodes de cartographie, les différents indicateurs de pauvreté, les diverses possibilités d’applications et les questions institutionnelles. Ces rencontres déboucheront sur la mise au point d’une stratégie cohérente, sous la forme d’un document qui sera diffusé à grande échelle. Ce séminaire devrait être l’occasion de fixer certaines priorités parmi les stratégies, de définir un certain nombre d’objectifs réalistes, à court et à long termes, et de parvenir à un consensus sur les réalisations à accomplir et les moyens les plus efficaces à mettre en œuvre.

7. L'Unité d'analyse et de cartographie de la vulnérabilité (ACV), unité décentralisée d’appui technique du PAM, a poursuivi en 2002 la consolidation du Cadre analytique uniformisé (CAU) pour l’analyse et la cartographie de la vulnérabilité. Elle continue de participer à la mise en œuvre du projet SICIAV dans les pays où elle exerce actuellement ses activités. S’appuyant sur l’expérience issue des études pilotes réalisées en 2001 dans le cadre du CAU, l’ACV élargit ses activités à d’autres pays.

8. L'ACV a fourni les analyses qui ont permis d’appuyer les opérations d’urgence du PAM en Afghanistan, dans le Sahel occidental, au Guatemala et dans 17 autres pays. Elle a également joué un rôle important dans la coordination de l’évaluation des besoins pour la crise alimentaire qui a frappé l’Afrique australe, participé à la création du Comité régional d’évaluation de la vulnérabilité ainsi qu’à celle de Comités nationaux d’évaluation de la vulnérabilité dans les pays suivants: Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe. Le CEV régional et les CEV nationaux ont effectué des évaluations de la vulnérabilité en juillet-août et novembre-décembre 2002, dans le cadre d’une approche «multi-agences» et «multi-secteurs». L’ACV a contribué à la mise en place d’un SICIAV national au Bangladesh et d’une structure du même type en Angola. Au Myanmar, le projet SICIAV a créé une carte de vulnérabilité urbaine. En Corée du Nord, l’ACV et la FAO ont entrepris en juillet 2002 une étude sur l’économie alimentaire des ménages qui a permis au PAM un meilleur ciblage, géographique et socio-économique, de ses interventions. Enfin, l’ACV a fourni des éléments pour les activités relevant des évaluations conjointes de pays et du Plan cadre des Nations Unies pour l'aide au développement au Laos, en Angola, en Ouganda, en Corée du Nord, en Mauritanie, en Bolivie, au Pérou et au Kenya.

9. En 2002, les unités de l'ACV ont appuyé le renforcement des capacités des gouvernements dans le domaine des évaluations de la sécurité alimentaire par différents moyens: offre de formation, fourniture d’équipement, réalisation d’évaluations conjointes, création de systèmes d’alerte rapide et de systèmes de surveillance de la vulnérabilité, mise au point de dispositifs d’intervention ainsi que de politiques et de structures pour la gestion des catastrophes. Au Soudan, l’ACV a aidé le gouvernement à se doter d’un système de surveillance agro-météorologique permettant de suivre par images satellites l’évolution des précipitations et la croissance de la végétation. En Indonésie, le SICIAV et l’ACV travaillent avec l’agence de la sécurité alimentaire et doivent participer à l’élaboration d’un atlas de l’insécurité alimentaire. Au Rwanda, au Kenya, au Burundi et au Bangladesh, l’unité de l’ACV a aidé les pouvoirs publics à mettre en place des systèmes d’alerte rapide. Au Kenya, elle collabore avec le gouvernement et FEWSNET à la mise au point d’un zonage des moyens de subsistance et de techniques d’analyses de la sécurité alimentaire. Au Bangladesh, elle a mis sur pied un système de cartographie du niveau des fleuves pendant la mousson qui a été adopté par le gouvernement.

10. L'une des principales initiatives de l’ACV en 2002 a été le lancement d’un projet de création d’instruments standard de gestion des informations géographiques. Ce projet, qui sera réalisé avec la collaboration de l’UNGIWG, de la FAO et de l’OMS, permettra d’améliorer l’analyse et la diffusion mondiale des informations sur la sécurité alimentaire. Le système en question, baptisé «VAM Spatial Information Environment (VAM-SIE)» sera bientôt opérationnel dans les unités de l’ACV du monde entier et permettra aux bureaux locaux et régionaux du PAM d’avoir accès à des bases de données géo-référencées sur la sécurité alimentaire et à des produits cartographiques provenant de sources diverses. Les instruments du SIE aideront également ces bureaux à organiser et à diffuser leurs informations spatiales et à transmettre au reste de la communauté, quasiment en temps réel, les analyses les plus performantes en matière de sécurité alimentaire.

11. À l'échelle des pays, l'OMS continue, en tant que membre de l’équipe de pays du Système des Nations Unies, à contribuer à l’approche thématique des Nations Unies sur la sécurité alimentaire (en particulier dans le contexte du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF) et du Cadre global pour le développement et de la lutte contre la pauvreté). Plus spécifiquement, l’OMS fournit une assistance technique à la mise en place d’initiatives sur la sécurité alimentaire, en particulier en faveur des groupes de population les plus vulnérables. En 2002, le soutien financer de l’OMS a permis à plusieurs représentants de participer à la sixième réunion du GTI-SICIAV qui s’est déroulée au Nicaragua. Cette aide financière a également permis la publication de brochures techniques destinées à faciliter la mise en place des SICIAV nationaux et qui complètent les cartes et les affiches dont il a été question dans le précédent rapport. L’OMS a également aidé de nombreux pays, en particulier en Afrique, à renforcer les politiques et les plans nationaux en matière d’alimentation et de nutrition qui intègrent les SICIAV.

B. ÉTAT D’AVANCEMENT DE LA MISE EN œUVRE DE
SICIAV AUX NIVEAUX NATIONAL ET SOUS-NATIONAL

12. Comme en témoigne ce rapport, ainsi que d’autres plus anciens, du CSA, la plupart des activités normatives entreprises par les membres du GTI pour élaborer des méthodes plus performantes d’identification et de caractérisation des populations victimes de l’insécurité alimentaire et vulnérables nécessitent un grand nombre d’initiatives pilotes à l’échelon national. Ces activités méthodologiques s’accompagnent parfois d’un investissement pour la mise en place d’un système national de type SICIAV (sans nécessairement être désigné par ce terme).

13. La mise en service d'un SICIAV au niveau national nécessite une série d’activités distinctes intégrées dans une perspective à long terme et servant à mettre en valeur les avantages que comporte l’amélioration des systèmes d’information et de cartographie. La mise au point de ces derniers doit être basée sur une connaissance précise des besoins des utilisateurs, des décideurs et des gestionnaires des ressources, cela à tous les niveaux. C’est la raison pour laquelle on recommande de plus en plus de procéder en premier lieu à une évaluation des besoins des utilisateurs des informations, parfois par le biais d’un séminaire national réunissant producteurs et utilisateurs des informations; on suscite ainsi l’intérêt des utilisateurs potentiels tout en garantissant la pertinence des informations et des modalités de leur diffusion. Nous savons déjà que la création d’un système d’information national de qualité nécessite un investissement soutenu, tant sur le plan financier que sur celui des ressources humaines. Comme en matière de développement il n’existe pas de solution universelle, les systèmes d’information doivent être adaptés aux besoins spécifiques des divers pays, ce que nous allons examiner dans les paragraphes suivants.

14. Des mesures on été prises pour encadrer un projet-pilote de création de SICIAV en Inde. L’objectif de ce projet, qui devrait être mis en œuvre en 2003, est de faciliter la surveillance et l’analyse de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité dans deux États.

15. Une mission de la FAO s'est rendue en Namibie pour appuyer les activités relatives aux systèmes d’information dans le cadre d’un projet intitulé «Mesures d’aide pour le développement de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Namibie», financé par le Gouvernement namibien. Les fonctionnaires et les consultants ont reçu des recommandations concernant la préparation des systèmes d’information qui appuieront leur SICIAV national. Un site Internet a été créé où l’on peut consulter des cartes, des données et d’autres types d’images. Toutes ces informations ont été mises sur un CD-ROM qui a été distribué à tous les fonctionnaires participant à la réalisation du projet SICIAV.

16. En 2002, plusieurs séminaires ont été consacrés à l’amélioration des systèmes d’information sur la sécurité alimentaire en Arménie, en Azerbaïdjan, en Géorgie et au Kirghizistan, l’objectif étant que ces systèmes puissent effectuer et présenter une analyse de la sécurité alimentaire. La formation porte sur la gestion des données, l’analyse de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les prévisions des récoltes, l’établissement de bilans alimentaire et le recours à ces derniers comme outil d’analyse. En outre, les résultats de l’enquête nationale sur le budget des ménages ont été analysés afin de réunir le maximum d’informations et d’indicateurs sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

17. Il est tout à fait possible d'intégrer les objectifs du SICIAV concernant les populations touchées par l’insécurité alimentaire dans la collecte annuelle des statistiques agricoles et dans les recensements nationaux périodiques de l’agriculture. Le premier recensement de l’agriculture concernant la République populaire de Chine a été réalisé en 1997 avec l’appui financier du Gouvernement italien et l’assistance technique de la FAO. L’exploitation de cette précieuse source de données pour traiter de grandes questions nationales a été l’objectif central d’un atelier international qui s’est déroulé en novembre 2001 et qui portait sur l’analyse des résultats de ce premier recensement agricole effectué en Chine et sur l’établissement d’un SICIAV national. Cet atelier a été coordonné par le Ministère de l’agriculture, par le NBS et par la FAO.Un certain nombre de documents ont été présentés et examinés durant l’atelier qui réunissait 53 participants, dont 34 originaires du pays hôte et 18 experts internationaux. Une proposition détaillée concernant l’application des recommandations de cet atelier a été publiée.

18. Pour répondre à la demande du Gouvernement du Yémen, la FAO, dans le cadre de son Programme de coopération technique, a lancé un projet pour encadrer la mise en place d’un Système national d’information et de cartographie sur l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité. L’exécution du projet a commencé mi-avril 2002, avec la collaboration du Bureau central des statistiques et le Département des statistiques du Ministère de l’agriculture.

19. Au Kenya, le projet SICIAV subventionné par la CE, en collaboration avec un PCT de la FAO, a aidé à la réalisation d’une application pilote d’une version modifiée de l’approche HEA dans deux districts semi-arides, ce qui a donné lieu à l’élaboration de deux profils de vulnérabilité des districts et à la formulation de recommandations – qui seront étudiées systématiquement au cours des douze prochains mois – concernant la mise en place d’un système «allégé» de contrôle pour les régions semi-arides du Kenya.

20. Deux projets encadrés par le FIDA ont été intégrés à la mise en œuvre du projet SICIAV: en République de Guinée, un programme de développement rural participatif en Haute-Guinée et, en Côte d’Ivoire, un projet d’appui à la commercialisation et aux initiatives locales. Les activités prévues comportaient plusieurs étapes dont, i) un perfectionnement préalable des instruments d’évaluation des indicateurs et de la programmation des activités sur le terrain, ii) une séance de travail réunissant le personnel affecté à la réalisations du projet et les partenaires des deux pays, iii) la réalisation effective d’évaluations dans les régions concernées par le projet ainsi que iv) la production de documents. Les trois premières étapes ont été franchies avec succès en mai 2002, et la diffusion des documents de formation était en cours vers la fin de 2002. Le déroulement de ces diverses activités a été marqué par une coopération très forte entre les nombreuses agences et les divers partenaires du projet, par l’enthousiasme du personnel chargé de la réalisation du projet pour les possibilités offertes par cette méthode d’évaluation simple, ainsi que par le désir des responsables de parvenir à mieux déterminer les indicateurs.

21. La préparation et, ultérieurement, la mise en œuvre du plan d’action restent la priorité des activités financées par la CE au Burkina Faso au titre du projet SICIAV, car tous les aspects de la mise en place d’un système d’informations sur la sécurité alimentaire – des exigences institutionnelles aux questions financières, méthodologiques et opérationnelles – y sont abordés. La réalisation de ce plan constitue également une priorité pour l’ensemble des partenaires nationaux et internationaux, compte tenu des contretemps qui empêchent l’utilisation des ressources mises en réserve par les principaux donateurs pour l’amélioration des systèmes d’information relatifs à la sécurité. Un projet de plan d’action a été préparé et présenté au gouvernement en mai 2002. Les choses évoluant rapidement, la version définitive de ce plan devrait bientôt être mise au point.

22. Il est de plus en plus évident que les activités relatives au SICIA menées aux plans national et sous-national doivent tenir compte des facteurs institutionnels, en raison de la forte incidence de ces derniers sur la réussite de l’entreprise. La mise en place d’un SICIAV national doit en outre se fonder sur les besoins explicites de ceux qui vont utiliser les informations; on s’assure de la sorte que les décideurs utilisent les informations en question pour orienter les activités et non pas pour mettre au point des systèmes perfectionnés qui proposent les données disponibles plutôt que celles qui sont effectivement utiles. S’appuyer sur les besoins des utilisateurs permet également de s’assurer du soutien des gestionnaires de ressources et d’accroître ces dernières. Enfin, la création de partenariats à tous les niveaux (international, régional, national et sous-national) est la clé d’une réussite durable.

III. ACTIVITÉS À L’APPUI DU SICIAV MONDIAL
ET DES SICIAV RÉGIONAUX

23. L'intégration d'indicateurs type SICIAV dans les systèmes de surveillance et d’évaluation mondiaux reste grandement nécessaire. Les activités relatives aux indicateurs et aux méthodologies, au cadre de surveillance et aux produits finaux de rapport se sont poursuivies. Les principales méthodologies ont été examinées au cours du Symposium scientifique international sur la mesure et l’évaluation des carences alimentaires et de la sous-alimentation (ISS) qui a été accueilli par la FAO; le FIDA et le Ministère du développement international s’efforcent de perfectionner les principaux indicateurs SICIAV; enfin, un projet financé par le Programme de partenariat FAO/Pays-Bas (FNPP) examine les moyens d’utiliser les SICIAV pour encadrer le suivi et l’évaluation des PSRP et des ODM. Signalons également la création d’un cadre global de surveillance (KIDS) et la publication des résultats dans le rapport SOFI 2002.

24. Lors de la réunion du GTI-SICIAV de 2002, les membres ont demandé qu’il soit procédé à un inventaire des activités permettant d’évaluer les progrès accomplis et de mettre au point une orientation stratégique. C’est pour répondre à cette demande qu’il a été décidé d’exécuter en 2003 un processus d’évaluation externe et de planification stratégique fondé sur les expériences relatives aux SICIAV acquises au cours des six dernières années, aux niveaux national et institutionnel. Le processus comporte trois étapes qui se dérouleront entre janvier et décembre 2003. La première étape est celle de l’évaluation; elle comporte une analyse des activités menées au titre du projet SICIAV et des obstacles rencontrés lors de leur mise en œuvre et se fonde sur des entretiens avec des membres du GTI ainsi que sur des consultations menées aux niveaux national et régional. Les résultats de cette analyse seront utilisés pour la seconde étape, dont l’objet est d’élaborer pour les cinq prochaines années un plan stratégique qui tienne compte des faiblesses et des possibilités identifiées lors de la première étape. La troisième étape sera une réunion des dirigeants, lesquels s’efforceront d’obtenir l’adhésion des responsables des organisations membres du GTI au plan stratégique du SICIAV. Les personnes qui souhaitent obtenir des informations plus précises sur ce processus sont invitées à contacter le secrétariat du SICIAV ([email protected]).

A. LES SICIAV ET LE CADRE MONDIAL DE SUIVI
ET D’ÉVALUATION

25. Comme l'a indiqué le rapport du CSA pour 2002, un Symposium scientifique international sur la mesure et l'évaluation des carences alimentaires et de la sous-alimentation s'est tenu du 26 au 28 juin 2002. L’objectif principal était de faire le point sur les méthodes couramment utilisées pour mesurer la faim, de parvenir à un accord sur les moyens à mettre en œuvre pour améliorer les méthodes de surveillance de la faim et de la sous-nutrition, de formuler des recommandations pour l’amélioration de ces méthodes et d’offrir à toutes les parties intéressées la possibilité de présenter leur point de vue. Les participants ont conclu qu’aucune mesure particulière ne permet de rendre compte de la réalité complexe qu’est l’insécurité alimentaire, et qu’il faut élaborer plusieurs indicateurs pour en appréhender les multiples aspects. Ils ont également reconnu l’importance de tenir compte davantage des tendances que des chiffres absolus. Un compte rendu analytique sera disponible en arabe, anglais, français et espagnol en mars 2003; le compte-rendu exhaustif sera disponible en juin 2003 (uniquement en anglais).

26. Le FIDA a entrepris une série d'évaluations des principaux indicateurs en collaboration avec l’Institut italien de recherche dans le domaine de l’alimentation et de la nutrition (INRAN) et d’autres partenaires. Plusieurs objectifs ont été définis:

· établissement d’une liste d’indicateurs fondamentaux fondés sur des données objectives, quantifiables et comparables (accès à l’eau potable, prévalence de la malnutrition, pourcentage de femmes sachant lire et écrire, etc.). Ces données ne doivent pas se substituer aux informations qualitatives mais en constituer le fondement

· exécution du travail de terrain nécessaire pour rendre les indicateurs opérationnels dans le cadre de la réalisation d’un projet et du suivi de la réalisation des ODM.
· Mise au point d’outils didactiques et établissement de directives pour la réalisation des projets régionaux.

27. Le FIDA et l'INRAN ont également commencé la diffusion d’une vidéo didactique intitulé «Enquête de référence d'une série d'indicateurs d'impact», qui montre comment préparer et réaliser une évaluation de référence de certains indicateurs d’impacts dans le cadre de projets de développement en milieu rural. Les indicateurs concernés ont un lien direct avec les ODM: prévalence de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans (insuffisance pondérale, chronique et aiguë), accès à l’eau potable, à une hygiène correcte, et alphabétisation des femmes. Cette vidéo, conçue pour servir de guide pratique pour les non spécialistes et les aider à se familiariser avec les notions de base des évaluations de référence, utilise comme modèle l’évaluation qui a été effectuée en Guinée. La première diffusion importante a eu lieu en octobre 2002, lors d’un séminaire consacré à la mise en œuvre de 50 projets appuyés par le FIDA en Afrique occidentale et en Afrique centrale, séminaire auquel ont participé responsables des projets, représentants des gouvernements et autres partenaires provenant de tous les pays de la région. Il est prévu de mettre au point d’autres vidéos didactiques du même type, adaptées à d’autres contextes (régionaux, culturels, linguistiques). Il est possible de se procurer une copie de cette vidéo (la version originale est en français et il existe une version en anglais). La documentation d’appui peut être consultée sur le site www.ifad.org.

28. Le Programme d'aide bilatérale du Département du développement international du Royaume-Uni (DFID) continue de participer à l’amélioration des activités portant sur les indicateurs du SICIAV et sur l’intégration dans la méthodologie SICIAV de notions relatives aux moyens de subsistance. Le projet SICIAV constitue l’une des priorités retenues dans le document de synthèse du DFID (Eliminating Hunger) sur la sécurité alimentaire. Le DFID, devenu récemment membre du Groupe de travail interinstitutions sur les SICIAV, fournit un important soutien financier au processus en cours d’évaluation externe et de planification stratégique du SICIAV (voir paragraphe 24).

29. Utilisation du SICIAV pour améliorer le suivi et l’évaluation des PSRP et des ODM (projet financé par le Programme de partenariat FAO/Pays-Bas (FNPP). La mise en œuvre de ce projet à l’échelon national a commencé au milieu de l’année 2001 avec des activités pilotes au Bangladesh et au Kenya. En 2002, l’effort a porté sur la mise au point de directives, sur le soutien technique et sur l’appui au renforcement des capacités pour les équipes de pays des Nations Unies chargées de la réalisation de toutes les opérations liées aux bilans communs de pays et au Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF). Le projet SICIAV aide également les équipes de pays des Nations Unies à établir des rapports sur les ODM, qui proposent un bilan annuel de la situation dans chaque pays. Le projet a également renforcé son aide au Unités de surveillance de la pauvreté, chargées de suivre la mise en œuvre du processus PSRP parrainé par la Banque mondiale.

30. Malgré sa relative modestie, ce projet pilote ouvre une voie importante pour les futurs travaux normatifs du SICIAV en intégrant ce projet dans un contexte global où figurent les bilans communs de pays, les ODM et les PSRP. La mise en œuvre du projet passe par le renforcement de réseaux nationaux opérationnels réunissant tous les experts en matière de pauvreté, de sécurité alimentaire, de nutrition et de santé. Ces experts, issus des milieux les plus divers – gouvernements, Nations Unies, organisations donatrices, ONG – se rencontrent régulièrement, étudient des questions pertinences, partagent leurs informations et se concertent pour établir les corpus de données fondamentales permettant conjointement le suivi et l’évaluation des interventions de secours et des activités de développement.

31. Comme l'a annoncé la précédente session du CSA, une base de données commune interinstitutions a été mise en place au Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DAES). Il est également question d’appuyer le suivi des ODM à l’aide des systèmes KIMS1 et KIDS2, sous leurs versions autonome et portable. Cette possibilité est actuellement examinée par la FAO, le PNUD, le DAES et l’UNICEF.

32. Une nouvelle édition du rapport sur l'État de l’insécurité alimentaire dans le monde 2001 (SOFI 2002) a été publiée, caractérisée par l’amélioration des estimations du nombre de personnes touchées par la malnutrition et par l’ajout de nouveaux chapitres consacrés à des thèmes spéciaux. L’édition de 2003, actuellement en préparation, comportera, outre les rubriques habituelles sur les chiffres de la malnutrition, une étude de la relation entre échanges commerciaux et sécurité alimentaire.

B. ÉLABORATION DE LOGICIELS SICIAV

33. Le système KIDS, actuellement opérationnel dans le bureau régional de la FAO en Asie, couvre l’Asie du Sud, la Thaïlande et les Philippines. D’autres applications de ce système ont été mises au point, spécialement adaptées à la diffusion d’informations sur le bétail ainsi que de la base de données mondiale de l’OMS sur l’indice de masse corporelle qui sera bientôt accessible au public. La version actuelle de KIDS permet également d’utiliser la plupart des fonctionnalités de diffusion des données du système KIMS, et contient en outre des rapports dynamiques et des indicateurs hiérarchiques. Les travaux d’adaptation aux spécificités locales et de fourniture de services pour la collecte de données, la mise à jour en ligne et la création d’interfaces avec des bases de données externes sont bien avancés.

34. La version 1.1 du logiciel «lecteur de cartes» du KIMS, dont les perfectionnements ont été suggérés par les utilisateurs, est sortie en mars 2002. Elle se caractérise par un meilleur fonctionnement, une plus grande stabilité, une meilleure compatibilité avec les divers systèmes informatiques et par l’ajout de fonctions plus performantes. Une version complète «Open Source» du KIMS est en cours d’élaboration et les travaux de mise au point de la version 2.0 se poursuivent.

35. Les cartes jouent un rôle fondamental dans l’opérationnalité d’un SICIAV; elles permettent en effet de cibler les populations vulnérables et menacées par la sécurité alimentaire et fournissent aux décideurs des informations claires et synthétiques. Il n’en demeure pas moins que l’accès à des informations spatiales fiables, précises et actualisées reste problématique. La base de données de la FAO GeoNetwork, mise au point par le Service de l’environnement et des ressources naturelles (SDRN), vise à normaliser l’accès aux données spatiales. En plus du catalogue qui offre une interface avec le stock de cartes et de métadonnées à l’adresse http://www.fao.org/geonetwork/srv/en/main.search, le site du SICIAV utilise actuellement GeoNetwork comme interface de recherche personnalisée avec une liste de cartes indiquant le niveau de pauvreté dans un pays donné. Le PAM a collaboré activement au développement de GeoNetwork et a récemment créé son propre site. Ces activités sont actuellement élargies pour faire de GeoNetwork une possible plate-forme commune d’accès et de gestion des informations pour le GTI-SICIAV.

C. ACTIVITÉS RÉGIONALES RELATIVES AUX SICIAV

36. Au cours des trois dernières années, le GTI a acquis la conviction que ce sont les activités régionales qui peuvent le mieux assurer la promotion des SICAV; à ce titre, elles seront appelées à jouer un rôle de plus important dans les activités relatives au SICIAV visant à tirer parti des réseaux et des organisations régionaux.

37. Le projet SICIAV pour l’Asie financé par le Japon continue de collaborer avec des institutions nationales au Cambodge, aux Philippines, à Sri Lanka et en Thaïlande, dans le cadre de leurs priorités nationales en matière de SICIAV. Cette assistance technique vise à renforcer les capacités nationales, tant institutionnelles que techniques, dans le domaine des SICIAV. Dans chacun de ces pays ont été mis sur pied un comité directeur national ainsi qu’un sous-comité technique/groupe de travail, composés de représentants et d’experts des ministères et des organisations concernés. Un ensemble de séminaires et de consultations consacrés aux SICIAV ont été organisés, conformément aux lettres d’accord prévoyant le renforcement de leurs capacités dans le domaine des SICIAV. Avec la collaboration active du sous-comité technique et du centre de coordination des activités relatives au SICIAV, chaque pays est en train de mettre au point des directives ou un manuel des opérations adaptés à ses spécificités et contenant notamment certains indicateurs, un mécanisme réglant les impératifs concernant les données et leur diffusion ainsi que certains points de méthode en matière d’analyse de la vulnérabilité. Par ailleurs, le projet FNPP a permis au projet SICIAV pour l’Asie d’organiser l’assistance technique du même type qui devrait être fournie au Bangladesh dès mars 2003.

38. Afin de permettre une rapide diffusion des informations relatives aux SICIAV en Asie, le mappeur/afficheur dynamique accessible sur Internet, (www. Asiafivims.net), KIDS Asie, a été inauguré en 2002 dans le cadre du projet SICIAV pour l’Asie, qui a été mis au point en collaboration avec le service de projet et de gouvernance de la FAO. Les modules mis au point pour les applications régionales SICIAV aux Philippines et en Thaïlande peuvent actuellement être consultés quel que soit le navigateur et le système d’exploitation utilisé et fournissent des informations tant quantitatives que qualitatives sur les SICIAV pour l’Asie, sous forme de cartes interactives, d’images, de tableaux, de graphiques et de métadonnées. Asie KIDS peut être adapté à des applications mondiales, nationales et sous-nationales.

39. La Consultation annuelle régionale d'experts du Réseau Asie-Pacifique pour l'alimentation et la nutrition qui s’est déroulée à Bangkok en novembre 2002 a porté essentiellement sur les SICIAV dans la région Asie-Pacifique. La réunion avait pour objectif d’examiner les progrès accomplis depuis le bilan effectué en 2000 et de mettre au point une conception commune sur les SICIAV en Asie et dans le Pacifique qui tienne compte de l’expérience issue du projet SICIAV pour l’Asie, du projet FNPP, qui favorise l’intégration des SICIAV dans les processus relatifs au PSRP, aux bilans communs de pays et à l’UNDAF ainsi qu’au projet pilote de mise en place de SICIAV au plan national financé par la CEE. Les représentants de douze pays (Bangladesh, Cambodge, Chine, Fidji, Inde, Indonésie, Népal, Philippines, Samoa, Sri Lanka, Thaïlande et Viet Nam) ont fait le point sur la situation et les initiatives relatives au SICIAV dans leur pays. La dernière session a été consacrée à la formulation de recommandations sur les moyens d’intégrer les SICIAV dans les activités de développement ainsi que sur les possibilités de conférer une plus grande visibilité au centre de coordination des activités relatives au SICIAV. Les actions et les recommandations suggérées lors de cette approche participative sont considérées comme réalistes et pourront être mises en application pour autant qu’elles puissent bénéficier d’un encadrement adéquat.

40. Suite à l’aggravation de la crise alimentaire en Afrique australe, plusieurs pays de la région - notamment le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland et le Zimbabwe - ont intensifié les évaluations de l’insécurité alimentaire et de la vulnérabilité par l’intermédiaire de Comités nationaux d’évaluation de la vulnérabilité. Ces derniers ont reçu un appui technique du Comité régional d’évaluation de la vulnérabilité, constitué il y plusieurs années dans le cadre des activités de la SADC dans le secteur de l’alimentation, de l’agriculture et des ressources naturelles (FANR).

41. Dans les pays sahéliens d’Afrique de l’Ouest, le secrétariat du SICIAV considère que les possibilités d’émulation offertes par les activités menées par les organisations partenaires, notamment les initiatives dirigées par divers membres du GTI-SICIAV, sont de plus en plus nombreuses. S’inspirer de ces expériences permettrait au Secrétariat de saisir des possibilités de futures collaborations mais également de renforcer les liens et partenariats régionaux. Par exemple, plusieurs pays du Sahel ont déjà adopté le mode de caractérisation de la vulnérabilité fondé sur l’économie alimentaire des ménages (approche HEA). Le Secrétariat souhaite poursuivre l’étude de ces expériences dans le cadre de sa réflexion globale sur les meilleures pratiques.

42. Amérique centrale et Caraïbes. La sixième session du GTI-SICIAV s’est tenue en juin 2002 au Nicaragua, avec la participation des représentants des membres du GTI, des centres de coordination nationaux des activités relatives aux SICIAV, des systèmes nationaux SISVAN (ce Réseau de coopération technique sur les systèmes de surveillance alimentaire et nutritionnelle a été créé de nombreuses années avant le SICIAV). L’une des principales questions à l’ordre du jour a été la manière dont l’initiative du SICIAV peut aider les pays à œuvrer en faveur d’une réduction durable de la pauvreté et de la malnutrition.

43. En ce qui concerne la région des îles du Pacifique, une proposition a été formulée visant le renforcement des capacités nationales et régionales à assurer le suivi des activités touchant la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et le développement durable ainsi que l’élaboration de politiques et de stratégies appropriées, axées sur une optimisation des informations et de leur utilisation. Cette proposition, formulée après le séminaire sur la production et l’utilisation des informations qui a été organisé à Samoa à la fin de l’année 2002, devrait semble-t-il être appuyée par plusieurs organisations de coopération technique dans la région des îles du Pacifique. La première étape consistera à évaluer les systèmes et réseaux d’informations actuellement utilisés dans plusieurs pays, ce qui permettra la mise au point des stratégies informatives et la planification des activités, aux niveaux national et régional, ainsi que l’identification des besoins d’aide internationale.

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1 Systèmes de cartographie des principaux indicateurs.

2 Base de donées des indicateurs principaux.